Notre flore vaginale est la meilleure protection contre les infections de notre intimité. Si des germes pathogènes détruisent ces « bonnes » bactéries, la flore vulgo-vaginale est déséquilibrée, cela peut alors provoquer des infections vaginales (vaginose, vaginite ou mycose).

Les causes de déséquilibre de la flore vulvo-vaginale sont multiples :

un défaut ou un excès d’hygiène,

une carence oestrogénique (à la ménopause),

un excès de frottement sur les muqueuses,

l’utilisation de produits chimiques locaux corrosifs ou la prise de certains médicaments (antibiotiques, corticoïdes…).

On estime que près de 100% des femmes aura un épisode de mycose dans sa vie, et que 5 à 8% d’entre elles ont des mycoses récidivantes (4 fois par an).

Même si elles sont bénignes, les mycoses vaginales sont particulièrement gênantes dans la vie quotidienne.

Elles entraînent des démangeaisons (au niveau de la vulve et de l’entrée du vagin), des brûlures, des pertes blanches et les rapports sexuels peuvent devenir douloureux.

Le principal facteur déclenchant est la sécheresse vaginale, qui augmente en cas de grossesse, de prise de médicaments ou encore en période prémenstruelle.

D’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition de mycose, comme le diabète ou les agressions chimiques (chlore des piscines, savons acides).

En cas d’infection vaginale, les symptômes les plus courants sont les démangeaisons, les douleurs, les sensations de brûlures, les pertes odorantes, colorées… Bref, ça n’est pas agréable et vite insupportable !

Il faut donc rapidement prendre rendez-vous avec son gynécologue. Celui-ci va effectuer un simple prélèvement pour vérifier s’il s’agit effectivement d’une infection et si c’est le cas pour savoir précisément de quel germe il s’agit. En fonction du résultat, il prescrira alors un traitement adapté et efficace rapidement. En attendant d’obtenir son rendez-vous gynécologique, on peut appliquer une crème apaisante mais en aucun cas il ne faut s’auto-médicamenter.

A savoir : inutile de multiplier les toilettes, votre partie intime ne sera jamais inodore ! Pire, l’utilisation de déodorants ou de gels trop parfumés n’est pas recommandée car ils sont irritants.

Comment se soigne une mycose ?

En cas de mycose, le médecin prescrit généralement un antifongique local sous forme d’ovule, à mettre directement dans le vagin. En complément, il conseille une crème et une lotion lavante adaptées.

Les soins d’hygiène intime dédiés aux infections vaginales ont en effet la particularité d’avoir un pH neutre ou légèrement alcalin, compris entre 7 et 9. Ainsi ils s’opposent au développement des champignons qui prolifèrent plus facilement en milieu acide.

Les mycoses sont-elles liées à un manque d’hygiène ?

Non, le manque d’hygiène n’est pas la cause de vos mycoses à répétition. Parfois, c’est même au contraire une hygiène intime excessive qui peut en être à l’origine.

Des toilettes intimes trop nombreuses ou trop agressives peuvent en effet déséquilibrer la flore vaginale, de sorte que les bonnes bactéries ne sont plus suffisantes pour vous protéger des germes infectieux. On le rappelle, une toilette quotidienne suffit.

A retenir : en cas de mycoses répétées, il faut chercher les facteurs qui déclenchent ces infections. Cela peut être une hygiène intime excessive, un rapport sexuel protégé ou non en milieu malpropre, l’utilisation de savon trop acide, mais aussi la prise d’antibiotiques, l’utilisation de certaines pilules contraceptives, le port de lingerie synthétique ou de pantalons trop serrés, etc. Une fois la cause identifiée, on peut limiter les risques plus facilement.

Faut-il se laver plus souvent pendant les règles ?

En temps normal, une toilette intime par jour suffit. Pendant les règles, on peut cependant laver plus souvent la zone intime (seulement externe), surtout en cas d’irritations.

C’est une période où l’on est effectivement plus sujette aux infections car les bactéries protectrices (les lactobacilles) diminuent et la flore intime se déséquilibre.

Les serviettes hygiéniques provoquent parfois aussi des irritations vulvaires à cause des frottements. Pour limiter les risques, il est recommandé de renouveler le plus souvent possible les tampons et les serviettes périodiques : toutes les quatre heures au maximum.

Des tampons pas comme les autres

Il existe des probiotiques version gynéco qui libèrent des bonnes bactéries afin de rétablir la flore bactérienne. On les utilise comme des tampons au moment des règles, période où les femmes sont justement plus sujettes aux infections.

Grossesse, ménopause : muqueuses plus sensibles ?

Avec la ménopause surviennent tout un tas de petits changements liés aux bouleversements hormonaux (baisse des œstrogènes). En particulier, les femmes se plaignent souvent de sécheresse vaginale. Leurs muqueuses sont desséchées et plus fragiles donc plus sujettes aux irritations et aux infections.

A cette période, les soins d’hygiène intime adoucissants, hydratants et apaisants sont conseillés pour réduire cet inconfort et pour préserver l’hydratation des muqueuses. On peut également utiliser des ovules, qui comme les tampons, apportent des probiotiques qui vont restaurer la flore vaginale.

A savoir : pendant la grossesse aussi le risque de mycoses est plus élevé, également en raison de l’augmentation importante des œstrogènes qui diminuent le pH dans la zone vaginale. Celui-ci devient alors plus propice au développement des mycoses. En prévention, on peut utiliser un soin lavant avec un pH légèrement alcalin.

Epilation intégrale = 0 problème d’hygiène ?

Vous pensez que pour être débarrassée du risque de mycoses et autres infections vaginales, il suffit d’opter pour une épilation intégrale ? Eh bien, vous avez tort ! Au contraire, l’épilation intégrale augmente le risque d’infections et de troubles vulvo-vaginaux.

C’est que les poils ne sont pas là pour rien : ils jouent un rôle protecteur de la zone intime. Une fois épilée, elle n’est plus protégée contre les agressions, comme les frottements avec les sous-vêtements ou les protège-slips. La zone vulvaire devient sèche, irritable… La muqueuse est aussi moins bien protégée contre les mycoses et autres infections.

En cas d’épilation intime, il est donc conseillé d’éviter le port de pantalons serrés et de préférer les tenues amples, en coton. Par ailleurs, il existe des produits apaisants sous différentes formes (lingettes, crèmes…) qui peuvent limiter les irritations.

ET tous les jours?

Parmi la multitude de produits d’hygiène intime du commerce, comment savoir lequel choisir? Et puis d’abord pourquoi et comment?

On choisira donc son produit en fonction du ph en premier lieu, acide pour une femme active (saugella bleu, hydralin apaisa, cavailles rose…), plus proche du neutre pour une fillette ou une femme ménopausée (saugella rose, gyn phy uriage…).

Et les ph alcalins?

Les ph alcalins (saforelle, gyn hydralin, aderma 8, gyn phy 8, savon d’alep…ne sont à utiliser qu’en période de trouble idéalement. Parce que leur ph de plus de 7 évite la prolifération de certains champignons, qui se complaisent en ph acide. Le problème c’est qu’un ph alcalin évite aussi à notre flore protectrice de se reformer, nous mettant plus à la merci des infections en temps normal. Sans compter les irritations de la muqueuse qui lutte pour tamponner (récupérer son ph) à chaque fois.

Et les sécheresses?

Attention à ne pas confondre une irritation due à un mauvais produit (trop alcalin, parfumé…) ou un traitement topique irritant avec une véritable sécheresse (manque de sécrétions et déshydratation), souvent plus l’apanage des petites filles et des femmes ménopausées.

Une fois qu’on a bien diagnostiqué le problème, on peut utiliser un nettoyant spécifique (type cavailles secheresse, saugella hydra etc) et compléter avec une crème type saugella ou saforelle.

Et si je veux utiliser mon gel douche/savon classique?

Ils peuvent avoir un ph mal-adapté, des tensio-actifs trop détergents et/ou trop de parfum. Mais ça peut aussi très bien se passer. Tant que la peau le tolère, pourquoi pas.

Ayna B.

 Source : journaldesfemmes.com, nellycosmetique.com